Dans le train. (2)
Rien ne motive mon départ d'ici, et rien ne me motive à rester. Je n'aspire à rien, là est le trouble.
Sauf peut-être au voyage permanent, au défilé perpétuel de changeants paysages ; le soleil descendant qui caresse les vignes, les gigantesques courbes qui renferment mon coeur, les vagues épatantes qui enneigent mes yeux...
Non. Je voudrais dormir. Ou lire. Oui, lire encore !
Et ressentir ce que la vie ne peut m'offrir, sourire pour d'autres, apprendre encore. C'est une bulle qui me plait, celle dans laquelle je flotte, les yeux suivant les lignes.
Et puis ensuite écrire. Y revenir. Voilà je crois mes lieux de résidence et mes destinations. tour à tour j'habite sur la page d'un livre, dans l'encre de mon stylo, et tour à tour je m'y rends. Et voici mon voyage : c'est le chemin que fait mon esprit enjoué, de l'idée que je lis à celle que j'écris, de l'idée que j'écris à celle que je lis.